Élevage ou sauvage… Le choix de la raison

Edito
02/05/2017

Le billet d'humeur d'Yves Thuriès - mai 2017, Thuriès Gastronomie Magazine n°289

 

À une époque où les ONG internationales, les associations locales et groupes de consommateurs nous alertent légitimement sur la raréfaction des ressources de la mer, la pisciculture progresse de 8 % par an. Chiffre insuffisant au vu du retard que l’on a pris à développer cet élevage face à la croissance de la population mondiale.

Il est tout simplement irraisonné et irraisonnable de croire que nous pouvons encore tous manger du poisson sauvage et d’ailleurs, rares sont ceux qui se maintiennent sur cette position.

Aussi, les études montrent qu’à espèces identiques, le poisson sauvage et le poisson d’élevage présentent les mêmes caractéristiques nutritionnelles. Il reste maintenant le goût et là encore, le différentiel tend à se réduire drastiquement.

En effet, grâce au gros travail effectué ces dernières années par des pisciculteurs et aquaculteurs la qualité gustative des poissons d’élevage est devenue largement à la hauteur de celle du poisson sauvage. Sur certaines espèces issues de certaines fermes aquatiques, il est même tout simplement impossible de déterminer s’il est d’élevage ou pas.

Le goût et les apports nutritionnels étant de plus en plus similaires entre le poisson d’élevage et le sauvage, considérons à présent l’élément plus vaste et primordial qu’est l’aspect environnemental. Et là, sans nul doute la pisciculture et l’aquaculture permettent une meilleure conservation de la faune et de la flore aquatiques, notamment depuis que l’UE a ré-autorisé l’utilisation des farines animales (porcs et volailles) en 2013. Permettant ainsi la préservation des petits poissons qui constituent la nourriture des plus gros. On garde tous en tête l’épisode de la « vache folle » qui laisse à penser que l’utilisation d’une farine animale n’est probablement pas LA solution. Elle est toutefois l’option la moins pire à ce jour.

Nous sommes actuellement plus de 7 milliards à peupler notre planète et les projections estiment le nombre d’habitants sur Terre en 2050 à près de 10 milliards. Notre croissance de population est exponentielle alors que nos ressources aquatiques, elles, tendent à s’effriter d’une manière inversement proportionnelle.

L’élevage raisonné et raisonnable reste donc l’avenir si l’on veut conserver un minimum nos ressources et offrir aux générations futures une planète certes pas préservée complètement mais au moins en état de fonctionnement…

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