Mathieu Guibert

Mathieu Guibert est un enfant du pays. Né à Saint-Nazaire le 26 décembre 1980, il est revenu sur ses terres pour reprendre cette institution du port de la Gravette, tenue pendant 38 ans par Philippe et Michèle Vételé. Le nouveau chef propriétaire souffle toujours sur la carte le vent marin qui balaye les côtes qui bordent son restaurant doublement étoilé. Le chef quarantenaire a retracé pour nous un parcours riche d’expériences, livrant au passage sa philosophie du métier.

Que faisaient vos parents ?

Ils étaient agriculteurs, et pratiquaient polyculture et élevage. Ils possédaient un troupeau de vaches laitières qui leur assuraient un revenu régulier, et à côté engraissaient les mâles et réservaient les femelles soit à la vente en génisse, soit au renouvellement du trou- peau. Et pour les nourrir, ils produisaient l’alimentation, maïs, foin, ainsi que du blé dont la paille servait pour les bêtes.

Vous donniez un coup de main à la ferme ?

Je suis le cadet de quatre garçons... Je donnais effectivement un coup de main. C’était sympa de monter sur le tracteur avec papa, ou même plus tard ado, d’y passer la journée. Et puis c’était un bon moyen de nous inculquer la valeur travail.

Personne n’a repris la ferme ?

Mon deuxième frère fait lui aussi de la cuisine, et même si Guillaume, le troisième, est dans l’agriculture, mes parents étaient lucides sur leur métier et n’ont pas insisté pour que quelqu’un reprenne. Ils ne voyaient pas pour nous un destin programmé. Ils ont été d’une exem- plarité folle parce que nous avions à la fois une totale liberté sur ce que nous faisions, mais ils nous inculquaient dans le même temps les nécessaires valeurs travail, sans rien nous imposer, surtout pas de reprendre la ferme contre notre gré, ou de suivre un cursus scolaire qu’ils auraient pensé bénéfique pour nous.

Enfant, quels étaient vos loisirs ?