Le Muscadet se décline en crus par Louise Delamarre

Fini le petit vin de comptoir ! Le muscadet a rejoint la cour des grands vins ligériens. Certes, les surfaces plantées de vignes ont diminué de moitié en vingt ans, mais les vignerons ont rajeuni et cette nouvelle génération pousse l’appellation vers le bio – un tiers des domaines sont aujourd’hui certifiés. Pour aller plus loin, le muscadet offre aussi une meilleure lecture de ses terroirs avec la reconnaissance de plusieurs crus. On est bien loin du petit vin du quotidien, servi sur le zinc, ou des camions-citernes de muscadet médiocre écoulé en fond de rayon par la grande distribution.

BRETON ET LIGÉRIEN
Certes, les vins du muscadet restent toujours très abordables et les quelque 500 vignerons de l’appellation travaillent à redonner ses lettres de noblesse au melon de Bourgogne, un cépage qui vieillit merveilleusement bien. Dès les portes de Nantes, les premières vignes structurent le paysage et on se retrouve rapidement au coeur d’un vignoble à la fois breton et ligérien, parcouru de nombreux cours d’eau. La Loire, bien sûr, mais aussi la Maine, la Sèvre nantaise ou encore la Boulogne. Sans oublier l’Atlantique tout proche qui a laissé de nombreux souvenirs géologiques. Granite, schiste, gabbro et gneiss apportent ainsi des notes fumées, de fleurs ou de fruits jaunes étonnantes, des textures puissantes, grasses, racées.