Pauillac, le joyau du Médoc par Louise Delamarre

Déjà au IVe siècle, le poète Ausone vantait les produits du Médoc et évoquait la villa Pauliacos dans ses écrits. Mais la presqu’île est alors couverte de marécages qui ne seront asséchés que bien plus tard. Quant à la culture de la vigne, il faudra attendre les XIVe et XVe siècles pour qu’elle se développe. « Le Mayne de la Tour », aujourd’hui Château Latour (premier grand cru classé de Pauillac), est mentionné dans les textes dès cette époque. L’essor de ce qui n’est alors qu’une bourgade attendra le XVIIIe siècle avec le développement de la viticulture et l’implantation d’une verrerie qui fabrique les précieux flacons. Un boom économique arrêté net, comme dans beaucoup de régions, par le phylloxéra à la fin du XIXe.

 

Aujourd’hui, Pauillac et ses quais qui longent la Gironde, large à cet endroit de 3 km, est considérée comme la capitale du Médoc. Un titre mérité pour l’appellation qui rassemble 37 domaines viticoles dont 18 crus classés : trois premiers (Château Latour, Mouton Rothschild et Lafite Rothschild), deux seconds, un quatrième et douze cinquièmes plus cinq crus bourgeois et 7 crus artisans. À eux seuls, les grands crus classés en 1855 représentent 85 % de la production de l’appellation. Ici, comme souvent dans le Médoc, c’est la Gironde qui a façonné le paysage. Pendant des millénaires, le temps de trouver son lit actuel, le fleuve a déposé des couches de sédiments et de graves, créant des terrasses alluvionnaires qui participent à la complexité des vins. La pauvreté du sol est telle que rien ne pousse, sauf la vigne qui doit, pour survivre, chercher en profondeur les nutriments qui font la qualité du cru. L’assemblage classique est majoritairement à base de cabernet sauvignon, associé au merlot et, dans une moindre mesure, au petit verdot et au malbec.

Les vins de Pauillac, vigoureux et parfois durs dans leur jeunesse, conservent ce qui les fait apprécier des amateurs du monde entier : finesse et puissance tannique, et surtout une exceptionnelle aptitude au vieillissement. Si vous avez la chance d’ouvrir un pauillac de dix, quinze, voire vingt ans, laissez-vous emporter par son somptueux bouquet et ses arômes tout en finesse.


CHÂTEAU PÉDESCLEAUX 2014

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