Viennoiserie iconique, le croissant a traversé les siècles et les frontières avant de s’imposer définitivement dans le cœur des Français. De ses racines autrichiennes aux créations plus modernes, il reste aujourd’hui encore l’un des symboles de notre viennoiserie.
Si l’on en croit la légende, l’histoire du croissant démarrerait à Vienne, en Autriche. Cette viennoiserie serait apparue en 1683, lors du siège de la ville par l’Empire ottoman. Des boulangers, durant leurs heures de travail nocturne, auraient entendu les Turcs creuser des tunnels sous les remparts de la ville. En alertant les autorités, ils auraient ainsi permis de déjouer l’attaque ennemie. Pour célébrer cette victoire, une pâtisserie en forme de croissant, rappelant le symbole de l’Empire ottoman, aurait été créée.
En réalité, l’ancêtre du croissant est le kipferl, une pâtisserie en forme de croissant de lune, qui existait déjà en Autriche au XIIIe siècle, même si elle n’avait pas l’apparence qu’on lui connaît aujourd’hui. Le kipferl était en effet une pâte sablée ou briochée, généralement garnie de fruits secs ou d’épices.
Les Français découvrent cette viennoiserie en 1839, lorsque August Zang, un officier autrichien, ouvre sa boulangerie viennoise à Paris, rue de Richelieu. Le style viennois devient vite tendance, au point que les boulangers parisiens s’en emparent et s’en inspirent pour créer ce qui deviendra la viennoiserie française.
L’évolution du croissant intervient au siècle suivant, avec l’apparition de la pâte feuilletée levée, attribuée au chef français Sylvain Claudius Goy. La recette figure en 1915 dans son ouvrage La Cuisine Anglo-Américaine. Cette nouvelle pâte, plus fine et riche en beurre, donnera à notre croissant son aspect doré, croustillant et sa mie fondante.
Son expansion et son accessibilité sont liées, dans les années 1970, à l’arrivée d’entreprises de production à grande échelle comme Bridor. L’époque est aussi marquée par l’essor de la restauration rapide et du « snack chaud », comme le croissant au jambon, rapidement devenu l’icône des charcutiers-traiteurs.
LE CROISSANT, TERRAIN DE JEU DE CRÉATIVITÉ
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