Cheffe d’Espadon, la table gastronomique du Ritz Paris, l’un des plus prestigieux palaces de la capitale, Eugénie Béziat cultive la discrétion autant que l’humilité. Sa cuisine est empreinte de souvenirs, ceux de 18 années passées en Afrique, mais ses assiettes sont également le reflet de son exigence, marquées de délicatesse et des parfums de son enfance.
Parlez-nous de vos parents, de votre enfance…
Mon père est italien, né au Sénégal, ma mère espagnole, née en Algérie. Ils se sont rencontrés en Afrique et je suis née à Libreville au Gabon, puis nous avons vécu à Pointe-Noire au Congo, avant de
revenir à Libreville. Mon enfance s’est donc déroulée à des milliers de kilomètres de la France, beaucoup en extérieur et dans l’eau, car nous avons toujours vécu en bord de mer. Je conserve de cette époque des souvenirs gustatifs et olfactifs. J’ai d’ailleurs encore aujourd’hui des réminiscences de goûts et d’odeurs, notamment celle des herbes sèches que les paysans faisaient brûler, ou celle du feu, des grillades en ville où la nourriture est très largement présente.
Pourquoi rentrer en France pour poursuivre vos études ?
J’étais à Abidjan lors de ma première et ma terminale, j’y ai passé mon bac littéraire, puis je suis rentrée en France, car poursuivre en études supérieures n’était pas possible sur place. Certains de mes amis sont partis au Canada, d’autres en Amérique du Sud, j’ai choisi la France et le Sud-ouest, car mes parents avaient une maison à Eugénie-les-Bains. Mes sœurs s’étaient orientées vers Bordeaux, j’ai pour ma part choisi Toulouse, où je suis finalement restée treize ans.
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