CHRISTELLE BRUA

Beaucoup vous pensaient installée au Palais pour longtemps, pourquoi avoir quitté « si vite » l’Élysée ?
Je ne suis pas partie si vite, mais au bout de 3 ans. Certes, l’Élysée est une belle maison, on y fait plein de choses, j’y ai beaucoup appris, mais ce n’était pas un lieu où je pensais m’installer et rester longtemps. J’ai toujours dit que le Palais de l’Élysée n’était qu’une étape dans ma carrière. Même si beaucoup pensaient que j’allais m’y enterrer.

Aviez-vous déjà ce projet d’ouverture lorsque vous étiez en poste à l’Élysée ?
J’ai profité de ces 3 ans pour le monter. Je l’ai d’ailleurs partagé activement avec madame Macron. Nous en avons beaucoup discuté ensemble. Elle était au courant de ce que j’allais faire, des couleurs, du design que je voulais donner. Au bout de 3 ans le projet était ficelé, j’avais monté ma société, choisi mes architectes et nous avions même le lieu. J’ai donc décidé de quitter mon poste.

Vous étiez très proche de madame Macron, vous a-t-elle prodigué de précieux conseils ?
Elle m’a dit de regarder droit devant, de me mettre dans une bulle, de me concentrer sur mon projet et de ne m’entourer que de personnes fiables. Nicolas Bernardé, Patrick Roger et Pierre Hermé ont fait partie de ce cercle restreint. Ils étaient les seuls dont j’écoutais les conseils.

C’est important dans ce cas de figure de ne pas écouter tout le monde ?
Ce qui m’a beaucoup frappée, c’est qu’au moment où tu parles de ton idée, tout le monde te dit qu’elle est bonne ; le jour où tu la matérialises, où tu es sur le point d’ouvrir, tu commences à entendre : « Si j’avais été toi, j’aurais fait comme ça. » Dès le début je ne voulais pas de tout ça. Je n’écoute que mon cercle proche, comme Frédéric Cassel qui souligne ce que je pourrais améliorer ou faire. Pierre Hermé a lui aussi été de bons conseils, en m’invitant à être heureuse, à m’épanouir, et à me moquer du reste. Par conséquent, même si certains viennent et déversent leur lot de critiques, je sais où je veux aller, et je regarde droit devant.

« J’AI VOULU QUE MADAME CACAO SOIT UNE BOUTIQUE DÉCOMPLÉXÉE. »