L'âge d'or du Whisky Français par Louise Delamarre

En quatre décennies, la production française est sortie de la confidentialité pour atteindre une réelle maturité. Et la consommation de whiskies hexagonaux ne se limite plus à un chauvinisme régional.

Il y a quarante ans, peu de professionnels auraient parié sur l’essor du whisky français. Et pourtant, aujourd’hui l’Hexagone compte une centaine de distilleries actives. Nous sommes bien loin des premiers pas du pionnier Gilles Leizour, lorsqu’il a repris en 1983 la distillerie familiale Warenghem à Lannion, et qu’il a décidé de relancer et diversifier la production. En moins d’un an, il mettra en place les outils techniques nécessaires à la production de whisky avec un premier « blend », qui mariait whiskies de malt et de blé, distillés sur place. L’histoire est en marche et, quelques années plus tard, c’est en Bourgogne que Michel Couvreur écrira le chapitre suivant. La spécificité de ses whiskies provient en partie de l’élevage dans les caves du petit village de Bouzelès-Beaune. C’est au cœur de la roche bourguignonne qu’il fait vieillir ses premiers jus en fûts de Xérès et de Porto.

Dès 2010, le nombre de distilleries explose et la qualité augmente considérablement. Pour confirmer cette montée en gamme, deux indications géographiques protégées (IGP) sont même créées, l’une pour le whisky alsacien, l’autre pour le breton. Enfin, la production de single malt se voit également réglementée. Désormais, seuls les whiskies « élaborés exclusivement à partir d’un moût d’orge maltée, dans une seule et même distillerie et par distillation discontinue simple » peuvent porter le titre de single malt. Face à l’augmentation de nombre d’acteurs et des volumes produits, une IGP whisky français pourrait voir le jour dans les prochaines années. En attendant, le Whisky Live, la grande manifestation parisienne dédiée aux whiskies du monde entier, se tiendra à La Grande Halle de La Villette les 21 et 22 octobre, et mettra un coup de projecteur sur la production française. Pas moins de sept régions seront présentes, la Bretagne et l’Alsace bien sûr, mais également Cognac qui connaît un bel essor, et aussi la Corse, l’Aquitaine et RhôneAlpes. L’occasion de découvrir quelques nouveautés.

ROZELIEURES, FÛT UNIQUE JURANÇON