La cuisine en accusation !

Edito
12/11/2015

Le Billet d'humeur d'Yves Thuriès - Avril 2015, Thuriès Gastronomie Magazine n°268

 

Aucun d’entre nous n’a pu passer à côté des rumeurs et accusations portées il y a quelques jours, à l’encontre de Joël Robuchon, notre grand chef français multi-étoilé. Dans un de ses restaurants, un commis portait plainte pour harcèlement, le mot était lancé : aussitôt les journalistes grand public, flairant là un bon sujet, en ont fait leurs articles, se positionnant bien souvent plus en juge qu’en relais d’information.

Alors qu’il y a quelques années, la cuisine et la pâtisserie étaient considérées comme des « voies de garage », notre métier aujourd’hui, avec ses difficultés et ses contraintes, suscite un fort engouement auprès de la jeunesse. La stigmatisation et la récupération médiatique de cette histoire sont bien regrettables ; comme si, pression, harcèlement, brimades ou bizutages n’étaient le malheureux attribut que de notre seule corporation.

Bien sûr, l’affaire aurait été moins retentissante si elle émanait d’un cuisinier moins connu, même si Joël Robuchon n’est pas directement concerné, il a seulement constitué une équipe dont il attend des résultats, et face à des clients qui eux, attendent le meilleur, le chef se doit de faire assurer une prestation

de haut niveau, et celle-ci implique une certaine pression. Il est bien évident que personne aujourd’hui ne cautionne les violences sur les lieux de travail, au bureau, à l’usine ou en cuisine… La prise de conscience est là, notre métier change et les pratiques tendent à évoluer avec l’arrivée des nouvelles générations. D’ailleurs, bien avant cette affaire, à l’initiative de Gérard Cagna, bon nombre de chefs avaient décidé de lever le voile et de revoir leur approche managériale. Sans renier tout ce qui a pu se passer, cette affaire a soulevé beaucoup de commentaires où chacun y est allé de son exagération.

Oui, la cuisine est un métier dur et exigeant, c’est pour cela qu’il plaît et que les jeunes cherchent à travailler dans les grandes maisons.

Que certains ne puissent pas s’adapter c’est normal, mais cela ne nécessite pas de généraliser ou de critiquer toute la profession ; d’autres métiers sont là, pour ceux qui aspirent à une vie moins stressante.

La cuisine, c’est aussi un sport, chaque service est un match qu’il faut remporter et c’est bien souvent pour ce challenge et la pression qu’il nécessite, que l’on choisit ce métier difficile.

Malgré cet incident, certes bien regrettable,

 

sache Joël, que pour tes compétences et ta rigueur, tes anciens commis devenus aujourd’hui des grands chefs, te disent merci Monsieur Robuchon !

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